Il faut le reconnaître, le marché du gin se situe, en France, encore majoritairement en grande distribution. Enfin, ce qu’il reste du marché du gin. Alors oui, on peut y trouver un Bombay Sapphire autour de 20€ mais c’est déjà un acte d’engagement face aux MDD à moins de 10€, Gibson’s autour de 11€ et Gordon’s à 13€. Quant à Old Lady’s, le rapide bench effectué les sites de vente en ligne montre qu’ils ne l’ont même pas référencé. Qui a dit Cdiscount ? Tu sors.
Il ne faut pas s’étonner d’avoir la courbe de vente du gin baisser ces dernières années quand on voit la piètre qualité proposée. Guidé par un aspect prix, sans réelle culture du produit et sans vision de son usage potentiel, le consommateur classique ne s’y intéresse pas, voire même, le classe dans la catégorie des produits poussiéreux qui ne méritent pas d’y mettre un minimum d’euros.
Le non-marketing visible des marques pourtant là depuis tellement longtemps, finit par les rendre elles aussi poussiéreuses. (Et ok, dans les 4P du marketing il y a ‘Promotion’, mais là on veut faire du volume, sauver les meubles, souvent au détriment de l’image de marque).
Bref, HTK arrive avec la ferme intention de secouer le cocotier.
Pour briller en société, sachez que HTK signifie Hertekamp, une illustre marque de genièvre fondée à la fin du XIXème, en 1894, et existant toujours.
Le cerf sur la bouteille vous a interpellé. Non, ce n’est pas une filiale de Jagermeister. Déjà car la liqueur aux plantes est allemande et son nom signifie le maitre chasseur. Dans le cas de notre gin, il s’agit du « camp du cerf ». Car oui les belges aime prendre position, c’est bien connu ! Pour HTK, il faudra en faire de même, défenseur ou détracteur.
Si on reste sur le packaging, c’est une affaire de goût, donc pas de polémique inutile, même s’il se dit que Hergé serait derrière son dessin ! Mais un détail m’interpelle sur la face, c’est le degré d’alcool. 43,7%. Moins de dilution, plus de saveurs diront certains, et c’est évident que face à des 37,5%, on sent tout de suite la différence.
Ok, et à l’intérieur on y trouve quoi ?
Un distillat de grain, du genièvre et les 3C, coriandre, cannelle et citron. Les botaniques sont mises à macérer lentement avant la distillation. Une méthode de production traditionnelle qui permet d’obtenir un véritable Dry Gin dans toutes sa puissance.
DÉGUSTATION.
Au premier nez, les baies de genièvre sont bien présentes parfaitement accompagnées par des petites touches d’agrumes. Puis rapidement ça évolue vers quelque chose de plus végétal. Face à la concurrence directe, on peut clairement parler d’une vraie expression, ce n’est pas du tout plat.
En bouche, on accueille une jolie attaque soyeuse vite remplacée par une expressivité des baies de genièvre et de pointes épicées et végétales.
La finale offre un mix entre aspect floral et très petites pointes d’agrumes.
C’est une vraie caractéristique, les notes agrumes sont peu présentes. Ce n’est pas un gin frais, comme on peut en qualifier certains, mais l’équilibre est très bien maitrisée. On retrouve cette trame belges, proche sur certains aspects d’un genever néerlandais ; et ça c’est très agréable.
C’est un gin que l’on peut étiqueter de pédago-accessible. Il est une belle démonstration de ce qu’est un gin, même si je vous l’accorde la définition officielle est flou. Bien marqué par les baies de genièvre, il offre une élégance, cette élégance que l’on recherche avant tout dans un gin : à l’opposée des parfums d’hôpitaux que l’on trouve généralement dans les flacons des rayons de supermarchés. Avec un tarif sous la barre des 15€, c’est un excellent rapport qualité-prix.
Et on sent aussi que l’on peut se faire plaisir en cocktails !
C’est d’ailleurs une des clefs pour un possible succès. On l’a vu avec le Spritz et Apérol, un cocktail simple à réaliser, joliment présenté et avec un marketing parfaitement amené permet le résultat que tout le monde connait.
Le renouveau du gin viendra très certainement d’un cocktail populaire. Le Gin Tonic ? Pourquoi pas.
On peut s’interroger sur un cocktail où le tonic revêt une importance bien supérieure au proseco et au soda du Spritz ; même si un mauvais proseco flinguera le cocktail.
Pour le Gin Tonic, la garniture apporte cet aspect ludique qui peut plaire aux consommateurs. Tout le monde peut mettre un zeste de citron, quelques grains de poivre (recette recommandée avec HTK) ou tout ce qui vous passe entre les mains, enfin presque.
Le choix de la verrerie dans un grand verre ballon, merci les espagnols, est quand même plus sympa que le verre tumbler.
Il faudra bien valoriser ce renouveau car, comme pour le gin, le Gin Tonic souffre d’une image années ’80 pas toujours positive.
Espérons qu’avec HTK Belgian Dry Gin et les autres produits de qualité, le gin passe d’une route sinueuse à une autoroute.
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